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Les vins d’Île-de-France sont désormais reconnus en IGP
A l’image des grands vignobles de la Bourgogne, de la Champagne, de la Loire ou de la Vallée du Rhône, l’Île-de-France a porté dans le passé un des plus importants vignobles de France.
Les premières vignes furent plantées à Lutèce en 276 ! La vigne s’acclimata très bien au climat parisien et les vins produits à l’époque étaient de bonne qualité. En 357, l’empereur Julien lui-même fit un éloge du vin produit sur la colline de Montmartre. Lutèce devint l’une des régions viticoles les plus importantes de Gaule romanisée.
C’est au Moyen-Âge que la culture de la vigne à Paris connait son véritable essor grâce au travail des moines. Trois abbayes sont à la tête des principaux vignobles : Saint-Denis, Saint-Germain-des-Prés et Montmartre.
Le vin est une source de revenu non négligeable pour les évêques et les princes. La région parisienne devient alors le plus vaste vignoble d’Europe et le vin est servi à la table des rois de France.
C’est au XIIIème siècle, grâce à l’interdiction, émanant de Saint-Louis, des taverniers de vendre du vin produit dans la capitale, que se développent les exportations de vin. Toujours réputé pour sa bonne qualité, le vin de Paris est acheminé dans les autres régions de France et même en Europe du nord ! Le vignoble parisien connait alors son apogée. Il occupe alors 42 000 hectares et concerne plus de 300 communes de la région.
Cependant, au XIXème siècle, les maladies de la vigne se développent et la qualité du raisin diminue. Le phylloxera, un puceron importé des Etats-Unis, détruit en quelques années une très grande partie du vignoble français et provoque la disparition de cépages et de vignobles ancestraux.
Le vignoble parisien n’y échappe pas : les vignes sont rachetées par les promoteurs immobiliers et remplacées par des constructions. Le développement du chemin de fer et l’émergence des vins du sud viendront également à bout du vignoble.
Aujourd’hui les vignes qui ceinturaient la capitale ont quasiment toutes disparu. Quelques micro-vignobles urbains persistent comme ceux du Clos de Montmartre ou du parc de Belleville. En périphérie, c’est dans les Hauts-de-Seine qu’on en trouve le plus. Tous ces vignobles sont exploités par des associations culturelles ou par des confréries bachiques qui se battent pour les faire perdurer.
Il faut attendre les années 30 pour voir un premier clos se monter du côté de Montmartre. Dans les années 60, une plantation de 5000 pieds voit le jour à Suresnes. Professionnalisée dans les années 80, elle est aujourd’hui la seule de la région autorisée à commercialiser son vin, un chardonnay.
Quels sont les vins produits en Île-de-France ?
Dans leur grande majorité, les vins d’Île-de-France ne sont pas commercialisables à l’échelle continentale. Une réglementation européenne permet uniquement aux vignerons de planter des vignes à but non lucratif dans le bassin parisien.
On dénombre ainsi plus de 200 vignobles privés ou parapublics, c’est-à-dire dont une partie des capitaux est privée et l’autre partie est détenue par l’Etat. On parle alors de « vignes franches ». Sauvignon, pinot noir, pinot beurot, sémillon ou encore gamay. Un grand nombre de villes réhabilitent ainsi des clos laissés à l’abandon comme à Sannois dans le Val-d’Oise ou encore à Sartrouville dans les Yvelines.
A Paris, on dénombre pas moins de 400 pieds de vignes répartis un peu partout dans la ville (Paris Bagatelle, Eglise Saint-Germain-des-Prés…). L’essentiel de ces vignobles a vocation pédagogique, culturelle et touristique, comme les vignes du Parc départemental du Sausset à Villepinte. Il est ainsi possible de s’y rendre pour en savoir plus sur l’histoire et la fabrication du vin dans la région.
Les vignobles franciliens à découvrir
Vigne du square Félix Desruelles (75006 PARIS)
Vigne du jardin du presbytère de l’église Saint-François-Xavier (75007 PARIS)
Vigne du Parc de Bercy (75012 PARIS)
Année de plantation : 1996
Surface : 660m²
Nombre de pieds : 350
Cépages : Sauvignon, Chardonnay
Production : 250 litres
Raisins de table : Chasselas de Fontainebleau, Muscat de Hambourg, Muscat de Saumur, Sopieta de Frankental
Vigne du parc Georges Brassens (75015 PARIS)
Année de plantation : 1983
Surface : 1200m² Nombre de pieds : 720
Cépages : Pinot noir, Perlette, Pinot Meunier
Production : 200 à 600 kilos selon les années
Raisins de table : Chasselas de Fontainebleau
Vigne de Paris-Bagatelle (75016 PARIS)
Vignes de Montmartre (75018 PARIS)
Année de plantation : 1932
Surface : 1556m² Nombre de pieds : 1762
Cépages : 27 différents dont 75% de Gamay, 20% de Pinot et quelques pieds de Sibel, Merlot, Sauvignon blanc, Gewurztraminer et Riesling.
Production : 1000 kilos
Vignes de la Butte Bergeyre (75019 PARIS)
Année de plantation : 1995
Surface : 600 m²
Nombre de pieds : 60 ceps de raisin blanc et 180 ceps de Pinot Noir
Cépages : Sauvignon, Chardonnay, Muscat, Chasselas, Pinot Noir
Production : 175 kg de raisin soit environ 115 litres de jus après pressage
Vignes du Parc de Belleville (75020 PARIS)
Année de plantation : 1992
Surface : 250m²
Nombre de pieds : 140
Cépages : Pinot Meunier, Chardonnay
Production : 2 à 3 kilos par pied Vignes de la région parisienne
Clos de Montapeine à Coulommiers (77)
Des cépages de Sauvignon et Chasselas sont entretenus dans cette propriété familiale un peu à part puisque le lieu a surtout pour but d’aider les passionnés de vin à se rencontrer, à apprendre à tailler, à vendanger… Pour une production d’une centaine de bouteilles par an.
Vignes des Grottes, au Pecq-Saint-Germain (78)
Replantés sous la Terrasse de Le Nôtre en mai 2000, les deux mille pieds de vigne sont issus d’un cépage « Pinot noir » produisant un vin de type Bourgogne dénommé « Vin des Grottes ».
Clos du Pileu à Palaiseau (91)
Du rosé en Essonne ! Ce domaine en produit depuis 1998 environ 150 bouteilles par an.
Clos du Pas Saint-Maurice à Suresnes (92)
C’est le plus grand vignoble de l’Ile-de-France ! Celui qui a initié cette reconquête du territoire en 1965. La Confrérie du vin de Suresnes (ou association du Clos du Pas Saint-Maurice), qui gère cette production s’étendant sur 1 hectare, commercialise une partie des 5500 bouteilles produites chaque année. Il s’agit essentiellement de vin blanc puisque les cépages cultivés sont le Chardonnay et le Sémillon.
Vigne de la Feronne Haute à Rosny-sous-Bois (93) Situé face à l’hôtel de ville, ce clos compte 1300 ceps de Chardonnay et Sauvignon. 12400 bouteilles de vin blanc de 50cl sont produites chaque année.
Coteaux de l’Europe à Joinville-le-Pont (94)
La confrérie des « maîtres Goustiers » a baptisé son vin blanc « Le Guiguet du Coteau de l’Europe », disponible chaque année en 500 exemplaires.
Eco-Parc des Carrières à Fontenay-aux-roses (94)
La vigne est de nouveau introduite dans cette commune ou sa culture ne date pas d’hier. De la Renaissance à la Révolution française, la seigneurie de Fontenay appartenait à l »Abbaye Saint-Victor ou la culture de la vigne était la principale activité agricole.
Vigne de Sannois (95)
La 1ère mise en bouteille a eu lieu en mars 2007. La commune a pour objectif de produire environ 4000 bouteilles de vin blanc (75% Chardonnay, 25% Pinot gris) chaque année. La production est écoulée lors de dégustations en marge d’événements organisés par la municipalité de Sannois.
Une reconnaissance longtemps attendue
En 1999, des passionnés du vin, de la vigne et de l’art de vivre à la française décident de travailler à la renaissance de la viticulture professionnelle en Île-de-France dont il ne restait plus que la vigne de Suresnes (92) qui commercialisait son vin blanc.
Cette renaissance a d’abord été portée par un syndicat voulant rassembler toutes les composantes de l’univers viticole sous le nom de Vignerons Franciliens Réunis (VFR) créé en 2000. Ce syndicat a présenté le projet d’indication géographique protégée pour les vins d’Île-de-France (IGP IDF) à l’INAO en 2013.
L’INAO (Institut National de l’Origine et de la Qualité) a accepté d’examiner ce projet sur avis favorable du Comité national IGP du 22 janvier 2014.
A la demande de l’INAO, le Syndicat des Vignerons d’Île-de-France a été crée le 5 septembre 2015 selon le modèle français classique pour mener le projet IGP Île-de-France à son aboutissement. Par décision du directeur de l’INAO du 29 juin 2016, le SYVIF a été reconnu comme Organisme de Défense et de Gestion (ODG) de l’IGP Île-de-France. Le SYVIF a pour territoire de compétence l’Île-de-France viticole historique qui comprend l’Île-de-France administrative actuelle (8 départements), le département de l’Oise, une partie du département de l’Aisne et le secteur de Dreux dans l’Eure-et-Loir.
Après de longues années de travail pour la revalorisation du vignoble francilien, les vinificateurs situés dans le bassin parisien peuvent utiliser la mention IGP Île-de-France depuis la récolte 2020. L’homologation du cahier des charges de l’IGP le 19 mai 2020 est le fruit de longues années de travail pour la renaissance de ce qui était autrefois le « premier vignoble de France ».
Aujourd’hui le territoire de l’IGP île-de-France compte une quarantaine d’exploitations professionnelles, pour une centaines d’hectares plantés ou en cours de plantation. Il aura fallut vingt-et-un ans de travail pour que les vins franciliens voient leurs qualité et leur origine reconnues au niveau français. La reconnaissance au niveau européen est attendue pour 2021. L’IGP Île-de-France sera alors protégée au niveau mondial.
Focus sur la Fête des Vendanges de Montmartre
Dès 1934, les vignes sont célébrées à Montmartre, sous le parrainage de Mistinguette et Fernandel ! Depuis, chaque 2ème week-end d’octobre, Montmartre célèbre sa tradition viticole et salue l’arrivée de la nouvelle cuvée de son vignoble.
Dès 2008, la Mairie a souhaité étendre la Fête à tous les quartiers du 18e afin de valoriser, via un programme riche et varié, l’extrême dynamisme de l’arrondissement. Pari réussi, grâce à l’implication et à la mobilisation des acteurs municipaux, à une très large participation des structures culturelles du 18ème arrondissement, de la plus petite à la plus grande, mais aussi des écoles, des centres de loisirs, des nombreuses associations et des commerçants/artisans de tous les quartiers du 18ème mêlant les tissus associatif, économique, social et culturel de l’arrondissement.
Dès l’édition 2012, il est apparu important d’impliquer encore plus les habitants du 18ème en les rendant acteurs de la Fête. Pari tenu puisque chaque année la Fête compte de plus en plus d’habitants impliqués en tant qu’acteurs de l’événement et non plus comme simple spectateurs. Aujourd’hui, c’est l’adhésion massive des habitants du 18e, des structures, des lieux, des commerces de tous les quartiers, qui constitue l’ADN de la Fête et qu’il s’agit de toujours développer.
Epanouie au point d’être devenue le troisième événement parisien en termes de fréquentation après Paris-Plage et Nuit Blanche, la Fête des Vendanges de Montmartre est aujourd’hui une fierté du 18ème arrondissement et un incontournable rendez-vous de la vie parisienne.
La Fête des Vendanges de Montmartre n’a malheureusement pu avoir lieu cette année 2020 à cause de la crise sanitaire. Il est cependant possible de la découvrir en ligne sur son site dédié !
https://www.fetedesvendangesdemontmartre.com/
Vous pourrez également retrouver les vignobles parisiens sur le site de l’Office du Tourisme et des Congrès de Paris : https://www.parisinfo.com/visiter-a-paris/parcs-et-jardins/vignobles