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Le vin rosé, la star de nos tables estivales

Qu’est-ce que le vin rosé ?

Tout d’abord, contrairement aux idées reçues, il est important de noter que le vin rosé n’est pas issu du mélange de vin blanc et de vin rouge.

Son élaboration demande beaucoup de savoir-faire.

Il existe trois types de rosés :

    • Le rosé de macération : ce type de rosé est élaboré à partir d’une vendange de raisins noirs mise en cuve jusqu’à 24 heures avant le début de la fermentation. Les baies libèrent ainsi la pulpe, la peau, les pépins et le jus du raisin. Durant cette courte période de cuvaison, les anthocyanes (pigments) et les arômes contenus dans la pellicule du raisin imprègnent le jus et le teinte donnant ainsi sa couleur au rosé. On presse alors le moût pour séparer la partie solide (peau, pépin) du jus que l’on met seul à fermenter à basse température (18 à 20°C) pour préserver au maximum les arômes.
    • Le rosé de pressurage : cette technique consiste à presser directement les grappes entières ou éraflées, juste après la vendange. Une fois le jus récolté, il est mis en cuve et la fermentation débute. Dans ce cas, le rosé possède une robe plus claire que le rosé de macération.
    • Le rosé de saigné : il est obtenu à partir d’une vendange mise en cuve comme pour le rosé de macération. Cependant cette vendange est destinée à produire du vin rouge. Après quelques heures de macération, on libère une partie du jus contenu dans la cuve qui a déjà pris une teinte rosée pour le vinifier à part. Le reste de la vendange est quant à lui laissé dans la cuve initiale afin de produire du vin rouge.

Les régions productrices de rosé

La France est le grand pays du rosé, tant au niveau de la production que de la consommation. Même si le rosé de Provence reste la référence dans le cœur des français, il n’existe pas qu’un seul type de rosé. En effet, il s’en produit un peu partout en France.

Petit tour des régions productrices :

La Provence s’est spécialisée dans la production du rosé. Même si cette région fournit des rouges ambitieux et des blancs remarquables, elle est connue pour ses rosés qui représentent plus de 80 % de sa production. Elle se classe en première place pour les rosés en AOC (Appellation d’Origine Contrôlée) qui représentent environ 40 % de la production nationale.

Dans le Languedoc la production du rosé représente 13% contre 40% dans le Roussillon. Les rosés offrent de multiples variétés : les vins sont colorés, amples et corsés dans la vallée du Rhône et en Roussillon alors qu’on les trouvera corsés et pâles en Provence.

Tous ces vignobles bénéficiant d’un climat méditerranéen ont adopté les mêmes cépages principaux, qui ne se plaisent que dans ces régions ensoleillées et ventées. On les assemble en AOC et on les vinifie plutôt seuls en IGP (Indication géographique protégée).

  • Le grenache, venu d’Espagne, donne aux rosés rondeur, ampleur, puissance alcoolique, notes de fruits rouges, de pêche, d’abricot et d’épices. C’est souvent le cépage principal de la vallée du Rhône.
  • Le cinsault offre une légèreté qui vaut beaucoup de succès aux vin rosés. En IGP, il est souvent vinifié seul.
  • La syrah offre de la structure, des arômes de fruits rouges ou noirs et d’épices.
  • Le mourvèdre, qui se plaît seulement sur les terres vraiment chaudes, donne des vins particulièrement structurés, aux arômes de fruits mûrs, de violette et d’épices.
  • Le carignan réussit sur les coteaux à petits rendements. Il trouve sa place en rosé car il apporte de la structure.

Le marché du rosé dans le monde (données de l’Observatoire Mondial du Rosé)

Selon l’Observatoire Mondial du Rosé, malgré une légère baisse en 2019 (- 1 %), la consommation mondiale de vin rosé est en progression sur le long terme. En 2019, la consommation de rosé atteint donc 23,6 millions d’hectolitres. Ce chiffre est en croissance de 23 % par rapport à la consommation mondiale de 2002. La production mondiale de rosé semble s’être réduite en 2019, de manière plus marquée que la consommation (- 7 %).

Toutefois, depuis 2003, la production mondiale oscille entre 23 et 26 millions d’hectolitres par an. En 2019, la production mondiale de vin rosé ne couvre pas les besoins des marchés, après une année 2018 redevenue positive. Or depuis 2012, la tension sur l’amont s’accentue.

Si l’écart entre production et consommation mondiale de rosé était encore plus marquée en 2017, sous l’effet du manque de disponibilité de rosé français, en 2019, c’est une plus forte baisse de la production dans plusieurs pays, comparée à la consommation, qui explique cet effet ciseau (essentiellement en Italie, en Afrique du Sud, en Allemagne, en Australie, en Argentine et aux États-Unis).

En revanche, le bilan de la France « s’améliore » en 2019. Aucun changement notable, parmi les classements des « top 3 » pour chacun des 4 indicateurs suivis (consommation, production, importation, exportation), n’est à signaler en 2019. L’Australie, qui était jusqu’alors un exportateur net de vin rosé, devient un importateur net. Côté exportations, le prix moyen du rosé vendu dans le monde ne cesse d’augmenter : + 29 % depuis 2015, soit un prix moyen de 1,57 € par bouteille de 75 cl en 2019.

La France est loin en tête et confirme son statut de producteur et d’exportateur de rosé premium, avec un prix moyen de 3,75 € par bouteille de 75 cl en 2019. Les flux de vin rosé de l’Espagne vers la France restent les plus importants, bien que leur part dans les échanges mondiaux ait diminué. Ainsi, ils représentent 20 % des échanges mondiaux en volume, mais seulement 5 % en valeur.

En 2019, la France et les Etats-Unis représentent les plus gros marché pour le vin rosé avec respectivement 29 % et 14 % de la consommation mondiale.

La même année, c’est en France qu’on consomme le plus de rosé (35%) contre 15% aux Etats-Unis. La France est également le plus gros importateur en volume (29%) derrière l’Allemagne (14%) et le Royaume-Uni (10%). C’est également en France et aux Etats-Unis qu’on produit le plus de rosé.

En 2019, la France produit 34% du rosé consommé dans le monde contre 17% pour les Etats-Unis.

La consommation mondiale du rosé

Toujours en 2019, les français se classe dans le top des plus gros consommateurs de rosé avec 15,1 litres par habitant suivis des uruguayens (9,7 litres) et des chypriotes (5,2 litres). Une bouteille de vin sur trois consommée en France est du rosé. Les Français en dégustent 8,1 Mhl par an en moyenne !

Comment déguster le rosé ?

Pour apprécier pleinement les arômes du vin rosé, il doit être servi dans les règles de l’art ! Température, verre et plats qui l’accompagnent doivent ainsi faire l’objet d’une attention toute particulière.

Les arômes du vin rosé dépendent essentiellement de la méthode de vinification (macération ou pressurage) et du cépage (Cabernet, Grenache, Syrah…) qui lui confèrent en bouche des arômes variés tels que le fruit, le bonbon, la note florale, ou encore les épices chaudes et boisées (cannelle, vanille…).

Après ouverture, votre bouteille de rosé pourra être conservée au réfrigérateur. Il ne faudra toutefois pas tarder à la consommer car au-delà de 4-5 jours elle risque de s’éventer perdant ainsi du corps et des arômes. Nous entendons souvent qu’il est recommandé de boire la plupart des rosés dans l’année qui suit la mise en bouteille. Contrairement aux idées reçues, une bouteille de rosé gardera toute sa qualité si elle est conservée dans une cave à vin ou une pièce à température ambiante, idéalement entre 8 °C et 10 °C. De nombreux rosés sont ainsi meilleurs après un an ou deux de garde, et certains peuvent même vieillir quelques années. On parle alors de « rosé de gastronomie ».

Avant dégustation, il suffira de le placer au réfrigérateur ou dans un seau à glace et de le sortir dix minutes avant de la consommer afin qu’il atteigne une température optimale. Vous l’aurez compris, le vin rosé a conquis le monde et surtout le cœur de français !

Vous avez maintenant toutes les clés pour le choisir et l’apprécier. Bonne dégustation sur la Route des Gourmets !

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