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Les marchés alimentaires en France
Le commerce non sédentaire est considéré comme la plus ancienne forme de commercialisation. Il attire aujourd’hui de plus en plus de chalands désireux de manger mieux ou local. Face à cet engouement, une centaine de marchés verrait le jour chaque année en France sous l’impulsion de collectivités qui misent sur leurs atouts pour redynamiser leurs centres-villes.
C’est le cas de la ville de Paris qui, le temps de la fête des marchés qui se tient chaque année au mois de septembre depuis 2016, met ses marchés à l’honneur pendant quatre jours à travers différentes animations. Le marché s’inscrit dans une démarche de redynamisation des différents quartiers de la capitale et dans la mise en place d’un projet urbain dont le concept est basé sur la proximité de tout ce qui est nécessaire à la vie quotidienne des parisiens et des parisiennes. « Paris, la ville du quart d’heure » était donc le thème de la fête des marchés 2021.
Selon une étude sur le profil socio-économique du commerce de détail alimentaire sur les marchés réalisée en 2016 :
• On recense 10.683 marchés alimentaires en France
• 6490 communes ont au moins un marché alimentaire, soit environ trois communes sur seize.
• 38.536 entreprises vendent des produits alimentaires sur les marchés de plein vent en France.
• La répartition des ventes est la suivante : fruits et légumes 35%, produits carnés 18%, produits laitiers 13%, produits de la mer 11%
• 16% de commerçants sont également producteurs (67% des emplacements fixes des marchés alimentaires de plein vent étant détenus par des commerçants itinérants n’ayant ni activité de production, ni point de vente)
• 4,8 est la moyenne du nombre de jours de présence des entreprises sur les marchés par semaine.
Pourquoi faire ses courses au marché ?
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Des produits frais et de saison
Aller au marché c’est d’abord l’occasion de se balader ! Déambuler dans les allées du marché est un véritable plaisir. Les odeurs, les couleurs, l’ambiance ! Au marché on se sent bien mais qu’en est-il de la qualité des produits ? Au marché, bien que certains commerçants, pour répondre à la demande proposent toute l’année tomates ou avocats dont les français raffolent, vous trouverez des produits de saison d’une grande fraîcheur.
En effet, au marché, on ne stocke pas contrairement aux grandes surfaces où vos fruits et légumes vont souvent rester plusieurs jours à l’étalage avant de finir dans votre panier ! Le marché est le lieu idéal pour trouver du poisson frais. En effet, les poissonniers exercent principalement sur les marchés ! Le poisson provient directement des grossistes de marchés de Rungis ou il est acheté directement auprès des pêcheurs.
Situé à 7 km au Sud de Paris, dans le Val de Marne, le Marché d’Intérêt National (MIN) de Rungis a officiellement ouvert ses portes en 1969, à quelques pas de l’aéroport d’Orly. Véritable vitrine de la gastronomie Française, le marché de Rungis accueille les meilleurs professionnels de France.
Le marché de Rungis est encore à ce jour le plus grand marché au monde ! Il dispose d’un immense bâtiment dédié à la Marée, équipé pour préserver la chaîne du froid. Les camions en provenance de France et de toute l’Europe arrivent vers 23 h 00 la nuit et les acheteurs arrivent à partir de 2 h 00 du matin pour repartir le plus vite possible préparer leurs étals sur les marchés ! Toute la marchandise est donc ultra fraîche.
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La traçabilité des produits
De plus en plus de producteurs vendent leur production directement sur les marchés. Il est donc possible de connaître le lieu et le mode de production des produits que vous achetez. Au marché il est ainsi possible de consommer local et de respecter la saisonnalité des produits. Les « produits locaux » peuvent également être distribués via des « revendeurs, c’est à dire des commerçants en fruits et légumes qui souhaitent se spécialiser dans la vente de produits locaux, c’est à dire « produits en Ile de France » dans le cas des marchés parisien. Souvent, ils s’approvisionnent à Rungis au « Carreau des producteurs », un bâtiment qui accueille uniquement les producteurs présents en Ile-de-France. Ceux-ci arrivent tous les matins vers 4 h 00 pour vendre leurs produits récoltés la veille ! Encore une fois, pas d’intermédiaire, des produits ultras frais, vendus au jour le jour.
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Des produits de qualité
Les produits que l’on trouve sur le marché, notamment la viande, ne sont pas issus de l’industrie agro-alimentaire. En effet, la majorité des bouchers/volaillers s’approvisionnent soit au Marché de Rungis durant la nuit (horaires d’ouverture du pavillon de la viande 3h-8h, volaille et triperie 5h-8h) soit en direct de producteurs. Là encore la traçabilité et la qualité des produits sont garanties !
Voici un rappel des différents labels de qualité que vous pourrez retrouver sur de nombreux produits au marché:
Le Label Rouge : Le Label Rouge est un signe national qui désigne des produits qui, par leurs conditions de production ou de fabrication, ont un niveau de qualité́ supérieur par rapport aux autres produits similaires habituellement commercialisés. La qualité́, dans ce cas, se rapporte à l’ensemble des propriétés et des caractéristiques d’un produit. Le Label Rouge est ouvert à tous les produits, quelle que soit leur origine géographique (y compris hors de l’Union européenne). À toutes les étapes de sa production et de son élaboration, le produit Label Rouge doit répondre aux exigences définies dans un cahier des charges, validé par l’Institut National de l’Origine et de la qualité́ (INAO). Une denrée ou un produit Label Rouge peut également bénéficier simultanément d’une Indication géographique.
L’IGP : L’Indication géographique protégée (IGP) identifie un produit agricole, brut ou transformé, dont la qualité́, la réputation ou d’autres caractéristiques sont liées à son origine géographique. L’IGP s’applique aux secteurs agricoles, agroalimentaires et viticoles. Pour prétendre à l’obtention de ce signe officiel, une étape au moins parmi la production, la transformation ou l’élaboration de ce produit doit avoir lieu dans cette aire géographique délimitée. Pour le vin, toutes les opérations réalisées depuis la récolte du raisin jusqu’à la fin du processus d’élaboration du vin sont réalisées dans la zone géographique considérée. L’IGP est liée à un savoir-faire. Elle ne se crée pas, elle consacre une production existante et lui confère dès lors une protection à l’échelle nationale mais aussi internationale. L’IGP peut être basée sur la réputation du produit, qui s’entend au sens d’une forte reconnaissance par le public à un instant donné, et qui doit être associée à un savoir-faire ou une qualité́ déterminée attribuables à l’origine géographique. Les règles d’élaboration d’une IGP sont inscrites dans un cahier des charges et font l’objet de procédures de contrôle, mises en œuvre par un organisme indépendant agréé par l’INAO.
L’AOP et l’AOC : L’Appellation d’origine protégée (AOP) désigne un produit dont toutes les étapes de production sont réalisées selon un savoir-faire reconnu dans une même aire géographique, qui donne ses caractéristiques au produit. C’est un signe européen qui protège le nom du produit dans toute l’Union européenne. L’AOC (Appellation d’Origine Contrôlée) est identique mais à l’échelle française uniquement. Les règles d’élaboration d’une AOP sont inscrites dans un cahier des charges et font l’objet de procédures de contrôle, mises en œuvre par un organisme indépendant agréé par l’INAO. C’est la notion de terroir qui fonde le concept des Appellations d’origine. Un terroir est une zone géographique particulière où une production tire son originalité́ directement des spécificités de son aire de production. C’est un Espace délimité dans lequel une communauté́ humaine construit au cours de son histoire un savoir-faire collectif de production, le terroir est fondé sur un système d’interactions entre un milieu physique et biologique, et un ensemble de facteurs humains. Là se trouvent l’originalité́ et la typicité́ du produit.
Le label AB : L’Agriculture Biologique est un mode de production qui allie les pratiques environnementales optimales, le respect de la biodiversité, la préservation des ressources naturelles et l’assurance d’un niveau élevé de bien-être animal. Tout au long de la filière, les opérateurs engagés dans le mode de production et de transformation biologique respectent un cahier des charges rigoureux qui privilégie les procédés non polluants, respectueux de l’écosystème et des animaux. C’est aussi un mode de production qui exclut l’usage des OGM et qui limite le recours aux intrants, en privilégiant l’emploi de ressources naturelles et renouvelables dans le cadre de systèmes agricoles organisés à l’échelle locale, et en restreignant strictement l’utilisation de produits chimiques de synthèse. Il existe à Paris quatre marchés offrant exclusivement des produits issus de l’agriculture biologique : la marche Raspail (6ème arrondissement), le marché Brancusi (14ème) etle marché des Batignolles (17ème).
Vous l’aurez compris, choisir de faire ses courses au marché c’est choisir de consommer différemment, d’échanger avec les commerçants afin de mieux connaître les produits que vous consommer et le travail de ceux qui les produisent.
Faire le marché c’est aussi apprendre à choisir ses produits en fonction de son budget et des différents critères de qualité proposés. Le marché, c’est aussi les saisons, les couleurs et les saveurs. Un lieu d’échange où se créent souvent des liens précieux. Le marché a tout pour lui et nous espérons vous y croiser !
A bientôt sur la Route des Gourmets !